ARBORESCENCE
4 juillet 2009 Parc de Varye
Or, il arriva que l'un de ces germes tomba, soit à cause de l'excellence de la terre où il tomba, soit à la faveur du soleil sur lui, ou par toute autre circonstance, grandit comme nul autre, et d'herbe se fit arbre et cet arbre, prodige! Oui! Il semble qu'en lui une sorte de pensée et de volonté se forma.
Il était le plus grand et le plus bel être sous le ciel, quand pressentant peut-être que sa vie d'arbre ne tenait qu'à sa croissance et qu'il ne vivait que de grandir, il lui vint une sorte de folie de démesure et d'arborescence...
Paul Valéry
(Sète 1871-Paris 1945)
Début de la balade-poème menée par Elisabeth Woznica lors de la journée Land-Art.
Un peu " arbre ", elle aussi parfois avec sa taille élancée et son grand chapeau, Elisabeth a lu des poèmes d'auteurs (Paul Valéry, Francis Ponge, Aliette Audra, Robert Sabatier) et des poèmes de sa composition sous le pseudonyme d'EWO.
AAAAAAAAAAAAAAAAArbre, de si loin
m'entends-tu?
Daignes-tu écouter une voix si ténue?
C'est à peine si j'ose m'approcher de tes branches,
Tentacules tendues tout autour de tes hanches.
Vieux mammouth importé, ta sève gorgé de temps
Te donne un air hautain, un mépris persistant.
De quel peuple géant tiens-tu l'arborescence
Quelle terre féconde telle magnificence?
Creusée dans ton écorce, une chair meurtrie
Lance au ciel ses lambeaux, ses cris comme un défi.
En toi sont des combats et des coulées de sang,
Mais que vienne le vent, tête haute en avant,
Tu persites et tu signes, Chef Indien See-Quoyah!
EWO
pour Phideas